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À regret, la candidature Lille2015 est mort-née...

Nous avions là une belle occasion ; nous la manquons, peut-être à raison, mais de manière prématurée. Le dimanche 25 avril 2010, le Conseil fédéral d'Espéranto-Nord a confirmé l'abandon de la candidature Lille2015 pour l'organisation du 100e congrès mondial d'espéranto à Lille en 2015.

En octobre et décembre 2009, la fédération Espéranto-Nord, l'association d'espéranto des régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie, lançait sa candidature auprès d'Espéranto-France et de l'Association mondiale d'espéranto pour accueillir le 100e congrès mondial d'espéranto en 2015. En 2005, elle avait déjà organisé la rencontre internationale Boulogne2005 pour le centenaire du premier congrès mondial d'espéranto de 1905 à Boulogne-sur-Mer.

La situation géographique et l'attractivité de Lille, ainsi que les équipements évènementiels et culturels et les divers types d'hébergement, étaient un atout pour notre candidature. Par ailleurs, la France a toujours été l'une des figures de proue du mouvement associatif mondial en faveur de l'espéranto. Mais c'est surtout l'Histoire qui donnait à Lille2015 des chances sérieuses d'être la favorite pour 2015.

En effet, les gens sont souvent attachées à des jubilés. Un centième anniversaire, ça n'arrive qu'une seule fois et c'est généralement fêté avec intérêt : c'est ce qui a fait le succès indéniable de Boulogne2005. De la même manière, une centième édition, ça n'arrive qu'une seule fois ! Les congrès mondiaux d'espéranto n'ayant pas eu lieu durant les deux Guerres mondiales, la 100e édition du congrès mondial tombera en 2015. Quoi de mieux que fêter le 100e congrès dans la région même du tout premier de la série ?

Tel était le fondement essentiel de notre candidature. Et c'était bien à ce titre que plusieurs espérantophones étrangers avaient suggéré l'organisation prochaine d'un congrès mondial en France.

En outre, un congrès mondial en France et dans notre région, quelle occasion formidable pour redonner davantage de dynamisme à notre mouvement associatif, tant avant qu'après le congrès !

Sauf que six mois plus tard, il est apparu pour la majorité du Conseil fédéral d'Espéranto-Nord que nous ne disposerions finalement pas des forces nombreuses et indispensables pour coorganiser un congrès d'une telle envergure (quelques milliers de participants prévisibles). Cette crainte a aussi été renforcée par mon manque de disponibilité depuis deux ans, c'est-à-dire depuis mon entrée en fonction de directeur général du Syndicat intercommunal Lys-Nord-Métropole, en plus de mes trop nombreuses activités associatives espérantistes.

J'étais prêt à quitter toutes mes fonctions associatives pour me consacrer essentiellement à Lille2015, dont j'avais été l'initiateur. Surtout, je souhaitais que l'on se donne encore un peu de temps pour examiner sereinement nos véritables capacités et celles des coorganisateurs, à savoir (si notre candidature était retenue) l'Association mondiale d'espéranto, l'association nationale Espéranto-France et les associations belges et britannique. Et, en particulier, permettre à Espéranto-France de se prononcer ne serait-ce qu'une fois sur l'opportunité de cette candidature.

Peine perdue. "Tant mieux" aux yeux de certains qui se montrent soulagés de ne pas risquer de "foncer dans le mur". Je renonce donc. Je me conformerai à cette confirmation du Conseil fédéral d'avril et informerai, à regret, Espéranto-France et l'Association mondiale d'espéranto de notre désistement.

Je souhaite désormais l'émergence de bonnes candidatures d'autres pays et un excellent congrès mondial en 2015. Je souhaite également, pour notre région et notre pays, l'émergence d'un projet ou d'une série de projets porteurs qui sauront donner un véritable dynamisme supplémentaire à nos clubs et à notre mouvement associatif.